La littérature est un de mes domaines de prédilection. Je ne conçois pas une journée sans lire au moins une page. J’aime lire, et ce depuis fort longtemps. Dés que j’en ai l’occasion je me pose avec un livre. Certains vous touchent plus que d’autres, c’est le cas de deux ouvrages dévorés il y a peu : Le meurtre du Commandeur d’Haruki Murakami et Carnet d’un voyageur immobile dans un petit jardin, de Fred Bernard.

L’un est un roman nippon (j’ai un faible pour la littérature nippone) l’autre un ouvrage dessiné (entre la BD et le roman Graphique).

Un roman qui donne envie de peindre…

Cela faisait bien longtemps que j’avais envie de lire un Murakami, mais comme je me méfie toujours des effets « modes » – surtout en littérature- je ne m’y étais pas encore attelée. Chose étonnante, Le meurtre du commandeur est venue à moi lors d’un séjour à Paris. En effet, il trônait dans une cage d’escalier, déposé sur un bloc de boîte aux lettres par un lecteur anonyme. J’ai attendu deux jours avant de le prendre, je me disais que quelqu’un l’avait oublié…

Dés les premières pages je fus happée par l’intrigue. Il faut dire que l’entrée en matière est plutôt intrigante !

L’auteur nous plonge dans l’univers d’un artiste peintre -portraitiste de talent- (le narrateur) qui voit sa vie et son art remis en question à la suite d’une séparation. Pour fuir sa réalité, il erre sur les routes nipponnes avant de s’installer dans la maison familiale de son ami, le fils du peintre Tomohiko Amada, un peintre mondialement connu, maitre dans l’art Nihonga (courant artistique de la fin du XIX siècle). Rapidement, il s’installe dans la maison du maitre, isolée en haut d’une montagne et découvre son atelier. L’ambiance est mystérieuse, des bruits suspects incitent le narrateur à « visiter » le grenier. Là, il découvre une toile inconnue d’Amada : le meurtre du Commandeur.

Une toile mystérieuse…

La rencontre avec cette toile est un choc, il ne peut s’en détacher. Au fil des pages des personnages apparaissent, truculents, mystérieux mais tous intrigants… Une véritable « enquête policière » démarre, avec son lot de suspects, de rebondissements. Mais ce roman est surtout une quête. Une quête de l’artiste cherchant à atteindre une certaine perfection dans la représentation de ses portraits. Il cherche à transcrire la vérité de ses modèles plutôt que leur simple apparence.

C’est une quête humaine aussi, à travers le souvenir d’un être cher. Ce roman (en deux parties : Une idée apparait et la métaphore se déplace) est un parcours initiatique, philosophique, humain.

J’ai rarement eu entre les mains un livre qui me donne autant envie de peindre. Les scènes décrivant les séances d’ateliers m’ont profondément touchées. On y « voit » le peintre puiser en lui pour trouver comment mettre en image la véritable personnalité de ses modèles. Je crois que je n’ai jamais autant rêvé de peinture !

Pour beaucoup, ce n’est pas le meilleur Murakami, ce que je comprends tout à fait, car il est vrai que parfois il y a des passages un peu poussifs. Mais il a eu le mérite de me tenir en haleine et de me faire rêver !

Un petit jardin idéal…

Autre univers, autre ambiance : Carnet d’un voyageur immobile de Fred Bernard. Dessinateur de BD, illustrateur jeunesse et écrivain, Fred Bernard est l’un de mes artistes préférés. Je l’ai découvert avec les aventures de Jeanne Picquiny, BD que je vous conseille vivement.

Avec ce nouvel ouvrage, Fred Bernard nous ouvre les portes de son « petit » jardin. On découvre qu’il est non seulement un fabuleux aquarelliste mais également un jardinier éclairé. Au fil des saisons, le dessinateur croque plantes et animaux qui peuplent son îlot de verdure. En véritable botaniste il explique avec humour l’origine des fleurs, des plantes botaniques ou sauvages. Enfilant le costume du zoologue, il fait dialoguer oiseaux, les fouines et autres animaux du jardin. Le livre est parsemé de citations d’auteurs sur le jardin.

Ce jardin fait envie, on sentirait presque le parfum des fleurs au fil des pages. Férue de jardinage moi même, j’avoue avoir appris énormément de choses sur l’écosystème des jardins. Ce livre est beau, instructif et invite au voyage… si vous voulez suivre l’évolution du jardin bourguignon : le Facebook de Fred Bernard !

A bientôt